Un jour ministre, le lendemain non. «Nul n'est nommé à vie, être membre du gouvernement c'est un CDD à durée indéterminée», philosophe Guillaume Garot, dont le portefeuille de l'Agroalimentaire a disparu dans la tempête du remaniement. N'empêche. Connaître «intellectuellement» cette rudesse, «c'est différent que de la vivre humainement», concède Garot, qui a aussi perdu sa ville de Laval (Mayenne) dans la bataille municipale. Au lendemain de la débâcle, Manuel Valls s'installe à Matignon à la place de Jean-Marc Ayrault. Passés les adieux à son équipe et une petite semaine à décompresser à Nantes en famille, l'ex-Premier ministre a mis les voiles, s'exilant incognito au Vietnam. Loin du tumulte politico-médiatique, jusqu'à ce qu'il se fasse rattraper par des touristes français en mal d'autographes. Le mercredi 2 avril, un nouveau gouvernement, «de combat», voit le jour, laissant sur le carreau une quinzaine d'ex-ministres. Qui n'ont pas tous vécu leur infortune de la même manière, et qui s'apprêtent pour la plupart à renouer avec leur siège de parlementaires la semaine prochaine.
Console et rameur. En attendant, chacun trompe l'ennui comme il peut. Car le plus marquant «le jour d'après», c'est «le téléphone qui ne sonne pas, continue Garot. Cela permet d'apprécier les témoignages d'amitié et de mesurer les silences». Le plus dur à gérer,