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portrait

Audrey Kermalvezen. Une affaire (de) donneur

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La GPA en débatdossier
Née d’un donneur anonyme, cette avocate réclame l’accès à ses origines, mais se défend de préférer le biologique à l’affectif.
Audrey Kermalvezen, à Paris, le 16 avril 2014. (Photo Frédéric Stucin pour Libération)
publié le 4 mai 2014 à 18h06

Eté 2013, Picardie. Dans une voiture de collection, une Chambord, un couple de jeunes mariés salue la parentèle. Elle, c'est Audrey, 33 ans, juriste de bon niveau, avocate en droit du travail et en bioéthique. Elle a ce charme aigu et incertain des timides qui ne sont jamais soignées tout à fait, même si elles prennent désormais la parole en public et déroulent leurs arguments avec un art de la guerre convaincu et impavide. Lui, c'est Arthur, 31 ans, cadre dans la restauration, bavard et entraînant, communicant et communicatif, facile et flambeur. S'il a fait faux bond aux scouts qui voulaient le faire marcher au pas, il a des talents de meneur d'hommes et se verrait bien, un jour, les mettre à profit en politique. Il y a eu la mairie, l'église et voici la fête familiale qui s'annonce. Après le voyage de noces, le jeune couple retrouvera son petit 28 mètres carrés en location dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Là, ils seront heureux et auront beaucoup d'enfants. L'histoire pourrait se finir ainsi et tout paraîtrait d'une simplicité biblique. Sauf que le conte de fées traditionnel a des modernités génétiquement modifiées et des complexités à gamètes pailletées.

Octobre 2009, Isère. Infirmière puéricultrice, la mère d'Audrey fait asseoir sa fille et son fils, ingénieur informatique. Elle veut les entretenir d'une chose importante. Elle leur dit la stérilité de leur père et le recours à u