Les sceptiques progressent et les pourfendeurs de Bruxelles se déchaînent quand l’extrême droite rêve de succès électoraux. A moins de trois semaines du scrutin - le premier depuis la crise de l’euro en 2010 -, une nouvelle vague populiste est annoncée. Vague de colère contre une Europe qui a déboursé des centaines de milliards pour sauver son système bancaire et peine à en trouver quelques-uns pour lutter contre le chômage. Malgré tous les pronostics, il n’est pourtant pas dit que la prolifération des mouvements antieuropéens réussisse à piétiner l’idéal de Schuman et Monnet.
En France, derrière le désamour et la rancœur, le sondage que publie aujourd’hui Libération atteste qu’il n’y a pas de divorce et même qu’un désir d’Europe perdure encore. Mais une Europe repensée, plus proche des citoyens, plus démocratique, davantage préoccupée par les problèmes sociaux que par la lutte contre les déficits publics. Les résultats de cette enquête devraient inciter les proeuropéens de gauche et de droite à retrouver leurs voix éteintes et présenter des choix clairs : amender la ligne libérale qui prévaut depuis des lustres, défendre le modèle fédéraliste ou établir des liens plus étroits entre Bruxelles et les gouvernements nationaux… Ce sont des propositions politiques claires qui combattront le plus efficacement les populismes européens. Car les citoyens ont compris que les élections qui arrivent dépassent largement les enjeux nationaux. Que l’Union européenne n’est pas simplement une