L’élection prochaine du Parlement européen relance le débat sur l’euro et la construction européenne : la sortie de l’Union économique et monétaire (UEM), voire de l’Union européenne, faciliterait-elle la résolution des problèmes économiques et sociaux dans lesquels nous sommes englués ? Nombre de voix, de tous bords, plaident en ce sens. Il faut dire que le constat est sans appel. Au regard des objectifs affichés de coopération, de convergence entre les pays membres, de protection contre les déséquilibres, notamment financiers, de plein-emploi, de convergence des droits sociaux par le haut, et d’innovation en matière de transition écologique, c’est l’échec le plus complet. Pire, l’intégration de l’UE dans le processus de financiarisation du capitalisme mondial l’a précipitée dans une crise majeure qui a pris la forme d’un endettement colossal des Etats, à cause, d’une part, des multiples allégements fiscaux accordés aux classes possédantes et, d’autre part, de l’endossement des dettes privées accumulées dans les banques. Dès lors, l’euro est un facteur de divergence et d’éclatement : les écarts de productivité du travail s’accroissent et les grandes entreprises jouent des faibles coûts du travail dans les pays d’Europe centrale récemment intégrés.
Depuis sept ans, la réaction des gouvernements est d’instaurer des politiques d’austérité draconiennes et de tester jusqu’à quel point la remise en cause des droits sociaux peut aller : c’est la déflation salariale, forme de dévalu