Une campagne éclair de trois petites semaines. Lorsque la date du 25 mai a été retenue, les états-majors des partis se sont inquiétés : comment mobiliser pour ce scrutin méconnu, au milieu de ponts et des vacances scolaires après une actualité politique nationale dense et deux mois après les municipales ? «Après une séquence politique si pénible, les gens sont crevés», déplore Jean-Vincent Placé, patron des sénateurs écologistes.
L'Europe ne fait guère d'audience : c'est pourquoi les grandes chaînes généralistes n'ont pas prévu de retransmettre le débat du 15 mai entre les candidats à la présidence de la Commission. En France, comme en Allemagne et au Royaume-Uni, ce sont aux chaînes parlementaires que cette mission a été confiée. Après un discret tour de chauffe de leurs têtes de liste, c'est ce week-end que les grandes familles politiques sont vraiment passées en mode européen. «Tout s'accélère, car enfin il faut que cette campagne, elle s'anime, a lancé samedi le Premier ministre, Manuel Valls, devant les Jeunes socialistes. Ne laissons pas le terrain à ceux qui en veulent à l'Europe.» Avec la déception suscitée par la gauche au pouvoir et la concurrence entre socialistes, écologistes et Front de gauche - auxquels il faut ajouter les nouveaux venus de Nouvelle Donne -, le risque est réel de voir, le 25 mai, le FN arriver en tête ou en tout cas devant le PS, dans une élection qui lui est pourtant historiquement défavorable.
L'UMP a elle aussi beauc