François Hollande a été élu président de la République le 6 mai 2012. Il est devenu pleinement chef de l’Etat, le 14 janvier 2014, lors de sa conférence de presse fondatrice. On a commémoré avant-hier sa victoire face à Nicolas Sarkozy. On s’est trompé de cérémonie. Ce qu’il fallait célébrer, ce n’était pas les deux années qui viennent de s’écouler, deux années de tourments, de tâtonnements, de cacophonies, de dérapages et de désillusions mais au contraire les trois années qui commencent maintenant sur une base enfin clarifiée, énergique, réaliste. C’est l’originalité de la situation actuelle : François Hollande entreprend un deuxième mandat au sein de son quinquennat. Il y a eu deux ans d’un noviciat houleux et contesté. Il reste un triennat pour réussir ce qui a échoué. Le tournant est aussi profond que celui de 1983 sous le principat de François Mitterrand. François Hollande ne veut évidemment pas le reconnaître et parle seulement d’accélération ou de rebond. En fait, il s’agit bel et bien d’une métamorphose. Il y a désormais une ligne, un calendrier et des moyens. Personne ne peut garantir que ce deuxième mandat réussira. Au moins a-t-il une cohérence.
Il ne s’agit pas d’accabler rétrospectivement le gouvernement Ayrault et moins encore l’ancien Premier ministre lui-même. Les défaillances venaient avant tout du palais de l’Elysée. Les circonstances économiques étaient particulièrement rudes, plus rudes que François Hollande ne l’a reconnu en s’installant. La conjoncture é