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Enquête

Quand le FN arrive en ville...

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Vitrines du parti d’extrême droite, les onze cités gagnées en mars doivent faire la preuve de sa normalisation. Un vernis qui ne résiste pas toujours à l’épreuve du terrain.
Robert Ménard, au soir du second tour des municipales à Béziers. Il a recueilli 14 867 votes (46,98%). (Photo David Richard. Transit)
publié le 7 mai 2014 à 19h46

Les villes à l'heure FN. Depuis un mois, dans onze communes de France, 400 704 habitants vivent sous l'administration d'un maire Front national. Parmi les nouveaux édiles, certains, comme Steeve Briois à Hénin-Beaumont, s'y étaient préparés depuis longtemps ; pour d'autres, ce fut une élection surprise à la faveur d'une quadrangulaire. Tous promettent qu'ils seront des «gestionnaires», qu'ils agiront en «bon père de famille», qu'ils ne feront pas de «chasse aux sorcières». Les mêmes mots préfabriqués reviennent d'un maire à l'autre.

Pour le FN, c'est une étape importante dans sa stratégie de normalisation. Le parti de Marine Le Pen doit gagner ses galons de crédibilité avant la prochaine présidentielle et faire oublier le bilan désastreux des mairies frontistes des années 90. «Nous ne ferons pas comme à Vitrolles, où les Mégret avaient débaptisé des rues ou proposé la prime à la naissance», un chèque de 5 000 francs réservé aux enfants nés d'au moins un parent français ou ressortissant de l'UE, assure Bruno Bilde, adjoint de Steeve Briois et cadre national du FN. Comme si, à cet échelon, ils ne faisaient pas de politique. «Ce n'est pas le lieu», tranche-t-il. De Fréjus à Hénin-Beaumont, tous les élus réfutent le terme de «laboratoire». «C'est péjoratif, cela induit l'idée d'une volonté d'un appareil… réplique Steeve Briois, secrétaire général du Front national. On ne fait pas une expérience. On ne va pas impos