Les centristes de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) apprennent à vivre sans leur ancien président Jean-Louis Borloo. Mais pas sans inquiétude sur l’avenir de ce parti, né en 2012, après le départ pour raisons de santé du rassembleur des chapelles dispersées du centre droit. Une sorte de «Borloo blues».
Les figures de proue des différents petits partis composant l'UDI jurent qu'ils feront tout pour maintenir son unité. A l'automne, les 45 000 adhérents seront appelés à désigner le successeur de Borloo. Avec le risque de voir les multiples leaders centristes s'entre-déchirer à nouveau. «Les confédérés sont de retour», s'emporte le député de Côte-d'Or François Sauvadet, pour qui «Jean-Louis Borloo n'a pas réussi son grand pari de construire un mouvement unifié. L'UDI est une coalition hétéroclite constituée de chapelles».
Des propos dictés, en partie, par sa rancœur d'avoir été évincé de la présidence du groupe UDI à l'Assemblée nationale, au profit de Philippe Vigier, un proche d'Hervé Morin, ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy. Celui-ci préside le Nouveau Centre, une des deux principales forces de l'UDI avec le Parti radical valoisien. François Sauvadet soupçonne le patron du Nouveau Centre «d'être prêt à reprendre sa boutique s'il n'obtient pas la présidence de l'UDI». Pour certains, «Morin veut prendre l'UDI pour décrocher un portefeuille de ministre en cas de retour au pouvoir de l'UMP avec Sarkozy».