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Libération
Reportage

A la Meinau, de l’exclusion au jihad

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L’arrestation, hier, de sept jeunes de ce quartier strasbourgeois revenus de Syrie met en lumière les aspects complexes de leur basculement.
Les policiers de la DGSI, du Raid et du GIPN lors de leur intervention à la Meinau, dans le sud de Strasbourg, le 13 mai. (Photo Vincent Kessler. Reuters)
publié le 13 mai 2014 à 21h06

Leurs départs, par vagues successives au prétexte de vacances, étaient passés relativement inaperçus. Leurs retours, il y a environ un mois, beaucoup moins. Hier, aux aurores, sept hommes soupçonnés de s'être rendus récemment en Syrie pour y mener le jihad ont été interpellés par le Raid et le Groupe d'intervention de la police nationale (GIPN) dans le quartier sensible de la Meinau, à Strasbourg. Placés en garde à vue, ils vont désormais devoir se plier aux nombreuses questions que se posent les services de renseignement sur leurs motivations et sur les moyens utilisés pour se rendre à la frontière turque, porte d'entrée vers ce qu'ils considèrent comme «une terre à libérer». L'information judiciaire a été confiée à une juge antiterroriste parisienne.

Si certains spécialistes dénoncent à corps et à cris les méfaits d’Internet dans ces radicalisations éclair, nombreux sont ceux dans le quartier de la Meinau à douter que l’on se lance dans le jihad en 3 clics. A l’évidence, le Web est un formidable amplificateur de thèses guerrières. Mais la question des relais locaux, du terreau social, de l’organisation politique de certains courants radicaux de l’islam, et de l’influence des pays d’origine demeure trop souvent évacuée. C’est pourtant face à toutes ces problématiques, d’une extrême complexité, que se battent, au quotidien, travailleurs sociaux et autorités religieuses strasbourgeoises.

Banderole. Le 8 février, une marche avait d