Les pneus de la photo font partie d'une installation dédale de Thomas Hirschhorn en cours au Palais de Tokyo. Mehdi Meklat, qui enfant fit de la danse, grimpe là-dessus comme un cabri, allègre, réactif aux desiderata du photographe. Badroudine Said Abdallah est plus rétif, jauge l'assise, résiste en silence mais à l'évidence. On se dit : s'ils étaient trapézistes, Mehdi M. serait le voltigeur, le bravache qui s'élance dans les airs, qui part en vrille. Badrou A. serait le soutier, celui qui tient, qui rattrape, le mûr porteur. Pourquoi cette idée de cirque ? Parce que ces gars de 22 et 21 ans, aux airs de perdreaux de l'année, sont en piste médiatique depuis 2008. Depuis qu'ils participent au Bondy Blog sur lequel Pascale Clark les a repérés, proposant in petto une chronique sur France Inter au tandem du lycée Auguste-Blanqui de Saint-Ouen alors même pas bachelier de la filière L. «Mehdi et Badrou» alias «les Kids» constituent désormais une signature de Comme on nous parle, reconnaissable à ses mélopées à deux voix douces qui s'enroulent autour de thèmes sociétaux, politiques, culturels, par tranches de vie, portraits et reportages capteurs d'atmosphères. Et le binôme à la façon d'une start-up se diversifie. Il a tâté de la télé, écrit ces jours-ci un roman inspiré de l'immolation d'un chômeur devant Pôle Emploi, se verrait pourquoi pas réaliser un film, coproduit «Banlieue is Beautiful», un programme transversal (slam, danse, vidéo, concerts, installations, rencont
Portrait
Les Kids, l’oral et l’hardi
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Badroudine Said Abdallah et Mehdi Meklat. (Photo Audoin Desforges)
publié le 13 mai 2014 à 18h11
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