C'est le premier des «Copé's boys». Le plus ancien, le plus influent, le plus secret. Bastien Millot, 41 ans, fraîchement reçu au barreau d'Aix, vient de «changer de vie», mais il est rattrapé par les affaires. Depuis fin février, Bygmalion, l'agence de com qu'il a créée en 2008, est soupçonné d'avoir profité des largesses de France Télévisions, dont il était directeur délégué, et surtout de l'UMP, sous pilotage Copé. Désigné comme le fauteur de troubles, Millot a dû rentrer dans l'ombre, arrêter ses cours à Sciences-Po, ses chroniques chez Morandini sur Europe 1, et déserter les plateaux télé… Un «déferlement de haine et de boue», dit Millot, qui assure «ne pas comprendre». Sauf à chasser plus gros gibier que lui : «Je suis un prétexte plus qu'une cible.» A l'UMP, beaucoup sont convaincus que Millot est plus que l'«âme damnée», ou même l'ami de Copé. Il est son talon d'Achille.
A Copé, son ancien prof à Sciences-Po, Millot doit sa première vie : dix ans d'ascension fulgurante dans les coulisses de la République. Embauché à 23 ans, le jeune Picard, fils d'un chauffeur routier tôt parti du domicile conjugal et d'une employée de la Redoute, devient son plus proche conseiller à Meaux (Seine-et-Marne), à l'Assemblée nationale et dans les ministères, sous Raffarin puis Villepin. En 2005, pendant quelques mois, il occupe gracieusement l'appartement de 160 m2 que le ministre du Budget possède alors dans le XVIe arron