Mal aimé des Français, détesté jusque dans sa famille politique, Jean-François Copé compte tout de même quelques amis sincères. Ces originaux adhèrent au credo de la religion copéiste : persécuté par des jaloux, le député et maire de Meaux paierait, au prix fort, d'être le plus brillant de sa génération. L'hostilité à son égard serait, en quelque sorte, inversement proportionnelle à la puissance de son leadership. «Rien ne me sera épargné», souffle-t-il, avec la mine résignée de celui qui a choisi de supporter le martyre, en attendant la rédemption élyséenne…
Depuis quatre ans, Copé bétonne sa forteresse grâce à une petite armée de collaborateurs dévoués, placés sous l'autorité de l'irremplaçable directeur de cabinet Jérôme Lavrilleux. Pour cet apparatchik sans état d'âme, la vie politique tient en deux mouvements : «traiter» ceux qui reconnaissent Copé comme un chef et combattre tous les autres, qui sont, par définition, des adversaires.
«Serrures». A droite, personne n'a oublié ce bon mot de l'ancien porte-parole de l'UMP Dominique Paillé, s'adressant à Sarkozy à l'automne 2010 : «Si tu confies les clés du parti à Copé, ne prends pas la peine de garder des doubles, il va changer toutes les serrures.» L'ex-chef de l'Etat n'en a pas tenu compte. En novembre 2010, Copé est nommé secrétaire général de l'UMP à la place de Xavier Bertrand. Et il a bien changé les serrures. A tous les étages, le verrouillage est total