Jacques Chirac, maire de Paris, avait pris l'habitude perfide d'organiser chaque mois une conférence de presse dite de «pré-conseil», quatre jours avant le Conseil de Paris proprement dit. La majorité étant seule en tribune, la manœuvre squizzait l'opposition, invisible dans les compte-rendus. Habile.
Aujourd’hui, preuve que tout le monde apprend, les groupes politiques enquillent en une matinée les conférences de presse de pré-conseil, tentant de ne pas trop se marcher sur les pieds côté horaires et si possible, de doubler celle de l’exécutif. Il n’y a pas toujours foule à ces invitations mais ce jeudi, la tournée permettait à la troupe de journalistes cheminant de bureau en bureau de mesurer l’état d’esprit de chacun dans sa future position d’allié ou d’opposant.
Arrivée au pouvoir en 2001, la gauche, qui s'était lamentée pendant des années sur cette mauvaise manière, a fait pareil et Anne Hidalgo poursuit la tradition. En son absence, c'est son premier adjoint Bruno Julliard, qui a animé ce jeudi matin la cérémonie avec chacun des adjoints concernés par les dossiers qui seront débattus lundi et mardi : déontologie (lui-même), logement (Ian Brossat), pollution (Eric Nadjovski) et démocratie participative (Pauline Véron). Petite rupture dans les usages : cela ne se passe plus dans l'élégant salon du premier étage, où le regard pouvait s'égarer dans les tableaux représentant l'entrée de Louis XI à Paris, mais devant un fond à logos genre débriefing après le match.
«Volontarisme»
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