Le slogan du FN pour les européennes est d'une extrême simplicité : «Non à Bruxelles, oui à la France.» Marine Le Pen, qui compte bien placer son parti devant l'UMP et le PS au soir du 25 mai, appelle les Français à envoyer «un signal très clair à l'Europe comme au gouvernement». Populiste sans états d'âme, la leader d'extrême droite veut transformer l'élection des eurodéputés en référendum, martelant que les Français sont «les dindons de la farce» : «Nous devons rendre des comptes à l'UE, demander des permissions pour tout, comme si nous étions un peuple enfant. Mais ces permissions, nous avons beau ramper, nous ne les obtenons jamais», a-t-elle fustigé le 1er mai. Pour elle, l'Union n'est pas plus réformable que l'URSS en son temps. «Il faut virer tout ça ! […] Tout a échoué dans leur UE. Tout sans exception», dit la présidente du FN.
Sa nièce députée, Marion Maréchal-Le Pen, a repris l'antienne cette semaine, jugeant l'Europe «irréformable». Un discours forcément porteur quand 51% des Français (1) - contre 27% en 2009 - estiment que «l'Europe aggrave plutôt les effets de la crise économique». «Marine Le Pen fait l'amalgame entre immigration, Europe et establishment. Elle joue sur cette triangulation. La machine est bien huilée», analyse Catherine Fieschi, directrice du think tank européen Counterpoint.
Pour convaincre, le FN utilise ses thèmes habituels : entre souverainisme et nationalisme.