Tétanisés par l'imminence des européennes, le 25 mai, les cadres de l'UMP refusaient hier de commenter publiquement les révélations de Libération sur les faramineuses factures réglées en 2012 par le parti à la société Bygmalion, fondée et dirigée par des amis du président de l'UMP, Jean-François Copé. Tous se disaient stupéfaits par le coût de ces «conventions» (de 200 000 à 300 000 euros en moyenne) organisées en pleine campagne présidentielle.
«Allégations». D'après les factures que Libération a pu consulter, près de 20 millions d'euros ont été dépensés pour financer des meetings de campagne, ainsi que les conseils nationaux de l'UMP, des rencontres ou des colloques. Une autre partie, près de 13 millions d'euros, a été dépensée pour organiser 55 conventions sur des thèmes très précis. Des événements ruineux dont personne n'avait pourtant entendu parler. «Et, de toute façon, ces conventions n'ont pas lieu d'être pendant une campagne, explique une source politique. Les conventions sont préparées en amont d'une élection, pour élaborer un projet.»
Imperturbable, le député-maire de Meaux s'est contenté de réfuter des «allégations» et des «amalgames». «Je ne suis dupe de rien», a-t-il protesté, suggérant une énième manœuvre politique pour l'affaiblir à la veille d'une élection. L'argument n'est guère convainquant. Car, loin de le rendre vulnérable, les échéances électorale