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Libération

Matignon manie la baguette magique fiscale

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En décidant subitement de redistribuer un milliard d’euros aux ménages les moins aisés, l’exécutif a opté pour la fourchette haute. Avec un double objectif : relancer la consommation et apaiser les députés socialistes.
publié le 16 mai 2014 à 20h56

Manuel Valls n’aime ni se tromper, ni se dédire, ni se corriger. Question de caractère. Même quand le Premier ministre a de très bonnes nouvelles à annoncer aux Français, il a horreur qu’on lui rappelle que ce qu’il a annoncé vendredi au micro d’Europe 1 en matière de baisse d’impôts n’a rien à voir avec ce qu’il avait révélé le dimanche précédent sur le plateau de TF1. Or, en l’espace de cinq jours, le dispositif imaginé par l’exécutif a radicalement changé d’ampleur. Comme touché par les grâces d’une baguette magique budgétaire.

En moins d'une semaine, on est ainsi passé d'une enveloppe de 500 millions d'euros, qui devaient permettre d'éviter à 650 000 nouveaux foyers fiscaux de payer l'impôt sur le revenu en 2014, à une mesure qui va finalement coûter 1 milliard d'euros, bénéficier à plus de 3 millions de ménages et offrir la possibilité à 1,8 million d'entre eux de sortir du barème (lire contre).

Panique. Il y a dans la précipitation de ces deux annonces comme un vent de panique, que Matignon cherche à tout prix à cacher. Que s'est-il donc passé pour expliquer un tel changement de braquet ? Est-ce la faute à cette note de l'Insee publiée jeudi, qui décrit une France dramatiquement à l'arrêt ? Au sommet de l'Etat, on jure que non. «Cela n'a pas été un élément déclencheur», fait-on savoir à l'Elysée. Et tant pis si le tableau dressé par l'Insee est très inquiétant : au premier trimestre, la croissance a été nulle, la co