Depuis les révélations de Libération sur les folles factures de l'UMP - quelque 20 millions d'euros versés par le parti en 2012 à la société Bygmalion pour des événements dont l'existence reste à prouver pour la plupart d'entre eux -, Jean-François Copé n'a rien démenti. Pour faire oublier des dépenses faramineuses sur lesquelles planent des soupçons de fausses factures, de trésor de guerre et de frais de campagne déguisés, le patron de l'UMP s'est contenté d'agiter l'habituel complot politique ourdi à quelques jours d'un scrutin.
«On nous a fait ça avant les municipales avec les mêmes allégations, le tout mélangé, amalgamé, mal vérifié.» Jean-François Copé, jeudi, à l’AFP
Dans le cadre de notre enquête, nous avons pu avoir accès à toutes les factures émises par Bygmalion et réglées par l'UMP. Pas de place pour «l'amalgame» ou le «mélange» «mal vérifié.» Il y a bien eu 55 conventions (l'UMP a d'ailleurs fini par confirmer ce chiffre) organisées pour un montant de près de 13 millions d'euros. Le reste des dépenses (environ 7 millions) a été consacré aux meetings de campagne et autres raouts organisés par le parti pendant la campagne. Libération pourrait fournir le listing très précis de ces événements mais se contentera de ces trois nouveaux exemples : le conseil national extraordinaire de l'UMP le 28 janvier 2012 (680 950 euros), l'aménagement du QG de campagne facturé le 21 février 2012 (182 659 euros) ou encore un obscur «rendez-vous du rassemblement» à 299 000 euros le 20 mai 2012, après la présidentielle. Dimanche soir, d'ailleurs, le ton de Copé a changé. Interviewé su