Il aurait préféré l’Ile-de-France pour s’éviter de longs déplacements en direction du Sud-Ouest. Mais Jean-Luc Mélenchon a dû se faire à la raison des communistes : les eurodéputés sortants doivent se représenter là où ils ont été élus en 2009.
L'ex-candidat du Front de gauche (FG) à la présidentielle a donc commencé très tôt à sillonner sa terre d'élection, particulièrement dans les petites villes. De Montpellier à Figeac, de Rodez à Toulouse, de Decazeville et Ondres à Bordeaux… Dans cette dernière ligne droite, il s'est tout de même autorisé quelques sorties en dehors du Sud-Ouest, à Grenoble - où la première adjointe du nouveau maire écologiste, Eric Piolle, est membre du Parti de gauche -, mais surtout sur quelques plateaux télé, histoire d'appeler au double vote sanction. Contre Hollande et contre «cette» Europe.
Car dans cette élection européenne, Mélenchon joue gros : depuis la présidentielle, il clame haut et fort qu'il atteindra, à l'occasion de ce scrutin, l'objectif qu'il se fixe depuis qu'il a rendu sa carte socialiste en 2008 : «Passer devant le PS.» Son ex-parti lui a d'ailleurs fait un joli cadeau : investir comme tête de liste dans sa circonscription une radicale de gauche inconnue, Virginie Rozière, polytechnicienne et ex-directrice de cabinet de la ministre PRG Sylvia Pinel. Un choix imposé par Solférino au titre d'un accord avec le Parti radical de gauche et qui a eu le don de mettre en pétard un paquet de militants et responsables locaux,