On les appelle «les Bostoniens». Hommage à leur inspiration américaine, le titre, bienveillant, témoigne aussi de leur incongruité dans le paysage hexagonal. C'est vrai, ces trois-là font exotique. Cela ne se voit pas tout de suite. Leur extravagance à eux est discrète. Presque insoupçonnable. Elle n'a rien de lyrique ni de vestimentaire. Guillaume Liégey, Arthur Muller et Vincent Pons (photo, de gauche à droite) ont la trentaine et la mine sérieuse. Ils sont archidiplômés, portent des chemises sages et se tiennent bien. Mais ils ont connu la période trépidante de la première campagne d'Obama quand ils étudiaient aux Etats-Unis et depuis, ils ne sont plus les mêmes. «Nous ne pouvions pas rentrer comme si rien ne s'était passé.» En France, un pays devenu morose, tenté par le repli, eux sont optimistes et se retroussent les manches. Ces passionnés de politique, «incorrigibles de gauche», importateurs des méthodes de campagne qui ont fait recette outre-Atlantique, s'assument en Européens saute-frontières. En Anglo-Saxons aussi, obamaphiles. «J'habite à Londres mais je paie mes impôts en France, je me balade d'un bout à l'autre de l'Europe, c'est la liberté absolue», dit Guillaume Liégey, 33 ans, qui assure actuellement des formations pour le compte du Parti socialiste européen à Bucarest, à Bruxelles ou à Paris. «On est mondialisés. La notion de frontière n'a pas de sens pour nous. Pourquoi une telle délimitation ?» s'interr
portrait
Europe ? Yes, we can
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Guillaume Liégey (à gauche), Arthur Muller (au centre) et Vincent Pons (à droite), à Paris, le 3 mars 2014. (Photo Jérome Bonnet)
par Charlotte Rotman
publié le 20 mai 2014 à 18h06
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