Ce sont des terres hostiles. Au FN, ils appellent ça des «terres de mission». La Bretagne n'a jamais été accueillante pour les idées du Front national. Pour sa conquête de l'Ouest, le parti d'extrême droite part de loin, voire «de rien», dit un cadre. Mais il commence à s'organiser et espère ratisser plus large dimanche.
Gilles Lebreton, la tête de liste FN pour les européennes, est un souverainiste qui a l'impression de «ne plus passer pour un doux dingue». Il présente l'Union européenne comme «une oligarchie au service des lobbys et des multinationales, dont les députés sont les marionnettes». Pour lui, ce n'est pas «une organisation démocratique»… Même s'il sollicite les suffrages pour y siéger. Il délivre un message simple : «La classe politique, la gauche et la droite, veulent sauver cette affaire. Moi, je ne le veux pas.» Il fait campagne en avalant les kilomètres et recrachant les refrains du FN sur la directive des travailleurs détachés, chez les «chauffeurs routiers, dans le bâtiment», ou contre le Tafta, le traité de libre-échange entre l'Europe et les Etats-Unis. En Bretagne, il surfe aussi sur la révolte «contre la pression fiscale» exprimée lors de la crise des bonnets rouges. «Je n'insiste pas trop, car je n'ai pas envie de donner l'impression de récupérer le mouvement, mais s'ils m'écoutent, ils se reconnaîtront», confirme Gilles Lebreton. Il se prend même à rêver : «Les gens o