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Libération
Enquête

Le jour où Manuel Valls a découvert l’impôt aux roses

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Le Premier ministre a appris vendredi l’ampleur du geste fiscal en faveur des foyers modestes, décidée la veille à l’Elysée en l’absence de Matignon.
Manuel Valls à l'Elysée le 4 avril, à l'issue du premier Conseil des ministres du gouvernement Valls. (Photo Sébastien Calvet)
publié le 20 mai 2014 à 20h06

Jeudi, 18 heures, installé face à Jean-Christophe Cambadélis dans un carré de première classe Thalys qui file vers Lille, Manuel Valls disserte sur l'enjeu des européennes et ses premières semaines à Matignon. A quelques minutes de son premier meeting de campagne, alors que le TGV entre en gare, le Premier ministre s'aventure à commenter furtivement son lien avec François Hollande. Un «tandem», lâche-t-il. Avant d'atténuer cette audace en précisant illico : «C'est lui, le premier pilote, moi je suis copilote.» Un chef de gouvernement qui se retrouve parfois à courir derrière le vélo. Ce soir-là, Manuel Valls va d'ailleurs en faire la cruelle expérience.

Chemise. Pendant qu'il mouille la chemise à la tribune, battant le rappel des électeurs contre le «populisme européen», c'est à l'Elysée qu'est en train de se décider l'ampleur du geste fiscal en faveur des foyers modestes. Selon nos informations, tout s'est joué ce jour-là à partir de 20 heures dans le bureau de Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l'Elysée, où le dispositif a été finalisé. Un arbitrage rendu sans représentant de Matignon ni de Bercy. «C'était une réunion interne», confirme une source proche du chef de l'Etat. Hollande se contentant ensuite de passer un coup de fil à Michel Sapin et Manuel Valls. Le lendemain matin, au micro d'Europe 1, ce dernier ne quitte pas ses fiches des yeux pour annoncer une enveloppe de 1 milliard d'euros q