L'ancien Premier ministre socialiste, Michel Rocard, a exprimé jeudi sa colère contre les «anti-européens» et autres «destructeurs de l'Europe», trois jours avant le scrutin, et défend l'euro tout en appelant à voter Martin Schulz, «un Allemand hostile à l'austérité». «Ne tuez pas ce qui nous reste d'identité, car l'euro est un élément essentiel de l'identité de l'Europe, qui en a si peu», s'exclame l'ancien Premier ministre dans une déclaration écrite, dont l'AFP a obtenu une copie.
«Tuer l'euro, tuer l'Europe, c'est rejeter l'admirable et stupéfiante conclusion pacifique d'un millénaire de guerres», poursuit Michel Rocard selon lequel «la grande bataille, celle du XXIe siècle», doit être «celle de la monnaie au service de la croissance».
Il trouve «sidérant et tragique, presque drôle» que «Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, fascistes et communistes, alliés pour protéger l'impérialisme du dollar en combattant la seule alternative possible à sa domination, une alliance bien gérée entre le dollar, l'euro et le yuan chinois. Pour cela, on a besoin d'un euro puissant parce que largement répandu».
«Pour peser dans ce monde, brutal puisque humain, il n'est que deux conditions. Un, la taille, nous l'avons. Deux, la capacité de décision», poursuit Michel Rocard. «Or, l'Europe n'est pas commandée (...) Pis, elle donne l'impression de ne pas le souhaiter et en tout cas,