Le patron de l'UMP n'est pas fâché avec les virages, et encore moins avec les demi-tours. Après avoir crié au complot politique, traité les journalistes de «piranhas» et de menteurs prêts à tout pour le déstabiliser, Jean-François Copé est aujourd'hui reconnaissant. Reconnaissant envers la presse, et plus particulièrement envers Libération qui lui a permis d'ouvrir les yeux sur les comptes de son parti.
Interrogé hier matin lors de la matinale de RTL, Jean-François Copé a conclu son intervention sur ces cinq mots : «Je dis : "Merci, la presse."» La lecture de notre journal jeudi dernier, dans lequel nous révélions que près de 20 millions d'euros avaient été versés par l'UMP en 2012 à la filiale de Bygmalion chargée de l'événementiel, Event & Cie, a fait naître chez Jean-François Copé «des interrogations.» Et notamment le fait que 13 millions d'euros ont été dépensés afin d'organiser 55 conventions fantômes (lire page 4), pile pendant la campagne présidentielle. Personne à l'UMP ne se souvient de ces événements hors de prix. Ni Copé ni leurs principaux organisateurs présumés. «Quand il y a des interrogations, elles doivent être levées», en a finalement déduit le président de l'UMP toujours sur RTL, poursuivant d'un ton humble, presque contrit : «Je veillerai à ce que la justice ait tous les éléments à sa