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Libération
Récit

Copé se débat dans la fosse aux lions de Bygmalion

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Affaire Bygmaliondossier
Après avoir nié et dénoncé un «coup monté», le patron de l’UMP change de stratégie et feint de découvrir l’ampleur des liens financiers entre le parti et l’agence de ses proches.
Jean-François Copé à Paris, mercredi. (Photo Laurent Troude)
publié le 22 mai 2014 à 19h56
(mis à jour le 23 mai 2014 à 7h55)

Le patron de l'UMP n'est pas fâché avec les virages, et encore moins avec les demi-tours. Après avoir crié au complot politique, traité les journalistes de «piranhas» et de menteurs prêts à tout pour le déstabiliser, Jean-François Copé est aujourd'hui reconnaissant. Reconnaissant envers la presse, et plus particulièrement envers Libération qui lui a permis d'ouvrir les yeux sur les comptes de son parti.

Interrogé hier matin lors de la matinale de RTL, Jean-François Copé a conclu son intervention sur ces cinq mots : «Je dis : "Merci, la presse."» La lecture de notre journal jeudi dernier, dans lequel nous révélions que près de 20 millions d'euros avaient été versés par l'UMP en 2012 à la filiale de Bygmalion chargée de l'événementiel, Event & Cie, a fait naître chez Jean-François Copé «des interrogations.» Et notamment le fait que 13 millions d'euros ont été dépensés afin d'organiser 55 conventions fantômes (lire page 4), pile pendant la campagne présidentielle. Personne à l'UMP ne se souvient de ces événements hors de prix. Ni Copé ni leurs principaux organisateurs présumés. «Quand il y a des interrogations, elles doivent être levées», en a finalement déduit le président de l'UMP toujours sur RTL, poursuivant d'un ton humble, presque contrit : «Je veillerai à ce que la justice ait tous les éléments à sa