Sur le parking d'une zone commerciale, à l'extérieur de Valence (Drôme), quelques drapeaux du Front national flottent à l'entrée d'un hôtel-restaurant sans charme. Quelque 140 militants s'y pressent pour un «buffet campagnard» à 10 euros: rosé pas frais, crudités, poulet, pâté, avec «le président». En procession, ils viennent visiter un monument de leur patrimoine. Lancé dans une énième campagne européenne, Jean-Marie Le Pen ne parvient même plus à compter combien il en a fait. Eurodéputé sortant, il est tête de liste dans le Sud-Est. Même s'il cite des «sondages assez favorables», il note«une certaine difficulté du public à se déplacer» pour les grands meetings du parti sur les européennes.
A 85 ans, Jean-Marie Le Pen n'est pas seulement un vestige du FN ou la part d'un folklore bientôt englouti. Encore actif, le vétéran de l'extrême droite, en costume-cravate, a fait ces derniers mois une cinquantaine de meetings pour les municipales et les européennes. «Tant que j'ai la force, la volonté, le courage, la disponibilité, je suis à ma place. Je rencontre des contemporains retraités qui se traînent, qui paraissent vingt ans de plus que moi. Aussi bien au sens militaire que civil, je déteste le mot "retraite"», clame-t-il, droit sur son siège, lors de son dernier déplacement, mercredi, à Valence.
A l'heure de la «dédiabolisation» voulue par Marine Le Pen, le président d'honneur du FN et son cortège de déclarations nauséabondes