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Analyse

Abstention : toujours plus haut

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Le petit nombre d’électeurs qui se déplaceront dimanche compliquera l’analyse du scrutin.
publié le 23 mai 2014 à 20h16
(mis à jour le 23 mai 2014 à 20h16)

La fête des mères aura bon dos. Dimanche soir, dès les premières estimations de l’abstention - qui s’annonce à son plus haut historique pour des européennes -, les larmes civiques des principaux leaders politiques du pays, la mine sombre, n’émouvront pas grand monde. Au terme d’une morne campagne dominée par les refrains eurosceptiques et même europhobes, durant laquelle les pro-européens ont le plus souvent été sur la défensive, pas étonnant que l’ensemble des instituts de sondages anticipent une abstention plus forte encore qu’il y a cinq ans, au-delà des 60%. Soit 20 points de plus qu’en 1984 !

Navrant mais pas si étonnant, alors que près de 80% des Français jugent les institutions européennes trop éloignées de leurs préoccupations quotidiennes. Une défiance particulièrement forte chez les 35-49 ans, soit les Français au cœur de la vie active. Le contexte persistant de crise économique et les efforts demandés depuis deux ans au nom du respect des sacro-saints 3% de déficit public - une contrainte vécue comme «bruxelloise» - boostent les replis nationaux quand ils ne nourrissent pas l’abstention.

Hors sol. Le mode de scrutin, difficile à appréhender, et le découpage en huit circonscriptions hors sol constituent aussi des freins régulièrement pointés. La désignation comme candidats par le PS et surtout l'UMP de recalés des scrutins nationaux (Nadine Morano, Michèle Alliot-Marie, Renaud Muselier) ou du gouvernement Ayrault (Vincent Peillon