Des Halles Castellane à Montpellier au café de l'Ecart à Lille, évoquer les européennes avec les passants est une gageure. Une écrasante majorité de réponses laisse entendre que la campagne n'a pas marqué les esprits («Des élections ? Qu'est-ce que c'est encore ?»), a peu intéressé («Oh, moi, je n'y comprends rien et puis c'est la fête des mères…») et que l'abstention sera forte («L'Europe, ils se foutent de nous, alors qu'ils ne comptent pas sur moi pour voter»).
A Montpellier
Sandrine 46 ans, s'est «aperçue» en passant devant l'affiche de Michèle Alliot-Marie que c'était «[sa] candidate». C'est dire l'inexistence de la campagne. «Aucun débat ne m'a marqué. Je vais voter par rapport à la situation en France, au ras-le-bol fiscal et au trop d'assistanat», lance cette femme mariée à un Ivoirien, ce qui ne l'empêche pas de juger que «l'Europe sans frontières, ce n'est pas l'idéal». Il y a aussi des citoyens comme Justine, 38 ans, ex-étudiante Erasmus en Italie, qui travaille au service culture d'une collectivité du Languedoc. Cette campagne, dit-elle, l'a «terrifiée, avec tout ce ramdam sur le populisme, l'extrême droite, le protectionnisme, la phobie de l'immigration, la peur des autres». Elle en veut tout d'abord aux «médias qui nous bassinent avec le FN, en tête ou pas». Ce qui, selon elle, a fini par «occulter des sujets de fond comme l'écologie, la performance des politiques pour lutter contre le chômag