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Libération
EDITORIAL

Pouce

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publié le 23 mai 2014 à 20h16

Allez, un dernier effort, on oublie cette campagne européenne lamentablement ratée, cette envie sourde de sanctionner un exécutif national péniblement absent des débats, une opposition laminée par les affaires et les combats de coqs et, au-delà de l'Hexagone, un projet européen en rade, on serre les dents et on va voter dimanche en sifflotant la chanson du belge Arno (époque TC Matic) «Putain, putain, c'est vachement bien / Nous sommes quand même tous des Européens !» (lire aussi page 37). Car, au stade où nous en sommes, l'important n'est plus de savoir si l'Europe souffre d'un déficit économique ou plutôt d'un déficit démocratique voire d'un «déficit de substance», comme le suggère l'ex-député européen Jean-Louis Bourlanges (page 10). L'important est d'empêcher les europhobes de rafler la mise dimanche dans les urnes et de mettre à mal un rêve européen vital pour l'avenir du continent. Oublions, l'espace d'un week-end, les échecs, les lourdeurs et les rancœurs, et tâchons de nous concentrer sur les réelles avancées réalisées au fil des décennies dans la recherche, l'industrie, l'éducation, la sécurité alimentaire et surtout la liberté (de circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes). Pour finir, ne cédons pas un pouce de terrain, en France, à un parti, le Front national, dont la figure tutélaire, Jean-Marie Le Pen, a été capable d'en appeler cette semaine au virus Ebola pour régler «en trois mois» le prob