Un grand gagnant et un désaveu sans précédent pour la majorité en place. Arrivé hier soir en tête des élections européennes en France, le Front national a dépassé pour la première fois les 20% des voix à l'échelle du territoire. Dans la foulée de sa conquête d'une dizaine de villes aux municipales, le parti d'extrême droite, avec près de 25% selon les premières estimations, a presque quadruplé hier soir son score de 2009 (lire page 5). Ce succès souligne encore davantage l'effondrement du PS qui, avec 14,7% selon Ipsos, réalise l'un des plus mauvais résultats de son histoire, tout près des 14,5% de Rocard en 1994. Hollande, qui a déjà joué la carte du remaniement et du changement de Premier ministre après la raclée des municipales, se retrouve asphyxié (lire page 4). D'autant que la gauche dans son ensemble est plus faible que jamais, même si les écologistes (8,7%) s'en sortent mieux que le Front de gauche (6,6%).
Railleries. Pour la France, pays des droits de l'homme, le symbole d'un FN en tête fait tache. Il est même ravageur au plan international et ne manquera pas de susciter les railleries sur le fameux «modèle français». Mais ce résultat souligne aussi en creux le discrédit qui frappe les grands partis républicains recroquevillés sur le noyau dur de leur électorat. L'UMP, cette fois en lice sans les centristes, est devancé par l'extrême droite en chutant à 20,3% (contre 28% en 2009).
En pleine tourmente affairiste <