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Analyse

Des élections entre Europe et haine

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Le Front national arrive en tête du scrutin d’hier, également marqué par une forte abstention et la déroute du Parti socialiste.
publié le 25 mai 2014 à 23h46

Un grand gagnant et un désaveu sans précédent pour la majorité en place. Arrivé hier soir en tête des élections européennes en France, le Front national a fédéré pour la première fois le quart des suffrages exprimés dans un scrutin national. Dans la foulée de sa conquête d'une dizaine de villes aux municipales, le parti d'extrême droite, avec 25,1% (estimation Ipsos à 21 h 45), a presque quadruplé hier son score de 2009 (lire page 4). Ce succès souligne encore davantage l'effondrement du PS qui, avec à peine plus de 14,3%, réalise le plus mauvais résultats de son histoire, tout près des 14,5% de Michel Rocard en 1994.

François Hollande, qui a déjà joué la carte du remaniement et du changement de Premier ministre après la raclée des municipales, se retrouve asphyxié (lire page 4). D'autant que la gauche dans son ensemble est plus faible que jamais, même si les écologistes (9%) s'en sortent moins mal que le Front de gauche (6,4%).

Railleries. Pour la France, pays des droits de l'homme, le symbole d'un FN en tête fait tache. Il est même ravageur au plan international et ne manquera pas de susciter les railleries sur le fameux «modèle français». Mais ce résultat jette une lumière crue sur le discrédit des grands partis républicains, recroquevillés sur le noyau dur de leur électorat. L'UMP, cette fois en lice sans le centre, est devancé par l'extrême droite en chutant autour de 20,2% (contre 27,8% en 2009).

En pleine tourmente