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Analyse

Hollande ou l’impossible rebond

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Avec un FN si haut et un PS si bas, le Président ne peut pas se contenter de détourner le regard.
François Hollande à l'Institut des métiers et de l'artisanat, à Villiers-le-Bel, le 6 mai. (Photo Ian Langsdon. AFP)
publié le 25 mai 2014 à 21h16

Cela ressemble de plus en plus à une crise de régime : un Front national à un niveau jamais atteint, une majorité désavouée et un président de la République dont la popularité n'a jamais été aussi faible. Il y a deux mois, à la veille du premier tour des municipales, François Hollande pensait qu'il serait possible «d'enjamber» cette élection européenne, traditionnellement dévastatrice pour les gouvernements en place.

Défouloir. Cela reposait à la fois sur un calcul (en réagissant vite et fort après les municipales, l'exécutif espérait atténuer la débâcle) et sur un pari. «Les résultats des élections européennes ne se lisent pas à travers une grille gauche-droite traditionnelle», confiait il y a encore quelques jours un intime du Président. «C'est une élection particulière, mélange de désintérêt et de défiance», renchérit Christophe Borgel, le monsieur Election du PS. A l'aune de ce particularisme, Hollande espérait donc bien justifier son absence de réponse. Dans son entourage, on répétait à l'envi que les européennes ont souvent, dans le passé, joué un rôle de défouloir démocratique, sans forcément laisser des conséquences de long terme.

Entre européennes et présidentielle, il n’y a, c’est vrai, guère de corrélation. En 1994, la liste du socialiste Michel Rocard fait le pire score de l’histoire du PS. Mais cela n’empêche pas Lionel Jospin de mener au premier tour de la présidentielle de 1995 avant de perdre au s