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Billet

Victoire du FN : l'échec de tout un pays

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publié le 25 mai 2014 à 20h09
(mis à jour le 26 mai 2014 à 14h58)

[Actualisé ce lundi 26 mai à 15 heures]

Il y a, dans les résultats du Front national, l’échec de la classe politique française bien sûr, mais aussi de ses médias, de ses enseignants et de ses clercs. L’échec d’un pays. Le peuple a voté et pour la première fois dans l’histoire de France, il a placé en tête un parti d’extrême droite, xénophobe, raciste et populiste.

On peut relativiser ce résultat, mettre en avant l’importance de l’abstention, autre signe de défiance envers le «système», expliquer que les européennes sont des élections atypiques et qu’elles ne structurent pas la vie politique nationale. Il reste que Marine Le Pen quadruple le score de son père d’il y a cinq ans un mois après de bons résultats aux municipales avec la conquête de onze villes.

Le FN est bel et bien enraciné, ancré dans le territoire. La préférence FN est le choix de près d’un quart des Français. Un choc pour la France mais aussi pour toute l’Europe, elle aussi traversée par des mouvements europhobes et populistes. Il reste qu’aucun autre pays ne connaît depuis si longtemps et si profondément une vague le Pen père et fille. Le FN s’est nourri comme une tumeur de l’impopularité des politiques du président et du gouvernement socialistes. Il a tout autant profité d’une droite hésitant entre le discours républicain et la tentation extrémiste, explosée par des scandales à répétition.

Pour ces élections, le FN a imposé ses thèmes dans l’espace politique : l’identité nationale, l’hégémonie de Bruxelles, la p