«Dimanche soir, les yeux collés à la télévision. Qu’ai-je vu ? Une déclaration grandiloquente de Manuel Valls : une performance de mauvais acteur. Dans les studios, des apparatchiks du PS et de l’UMP, qui jamais n’ont effleuré les débats de fond, laissant penser qu’en gros, ils s’en moquent de l’Europe. Au milieu, il y avait le type du FN, propre sur lui, qui ne se moquait de personne, parlait clairement et… sur le fond. En affirmant qu’il fallait sortir de l’euro. Personne ne l’a contredit ! Or, rien ne sert d’opposer la "République en danger" à un parti qui se prétend républicain depuis dix ans et dont le fonds de commerce est justement la défense du vrai peuple en danger.
«Tous les partis qui progressent en Europe s’inscrivent dans ce nouveau populisme. Et leur nom, leur style même, ne révèle plus leur couleur d’extrême droite : le Parti de la libertéen Autriche [FPÖ], le Parti du progrès en Norvège [FrP], l’Ukip… Leur point commun : la défense des valeurs historiques du pays, quelles soient de droite ou de gauche, que ce soit la chrétienté ou la laïcité. Ces valeurs seraient menacées par l’Europe, l’immigration, les autres. Rappelons que le populisme des années 30 a surgi de partis qui sont allés jusqu’à se dire socialistes et anticapitalistes. Ni droite ni gauche, l’échiquier politique en est suffisamment ébranlé pour que la conquête du pouvoir devienne possible. Voilà pourquoi, par exemple, Marine Le Pen n’a pas donné de directive pour manifester contre le mariage pour