Le désir de ne pas se laisser abattre, la volonté de ne pas laisser l'espace politique au Front national. Le constat est implacable. Seul en Europe, «le pays des Lumières et des droits de l'homme» place en tête, et largement, un parti d'extrême droite raciste et xénophobe, sidérant l'ensemble du continent. Les jeunes, les plus pauvres, ont fait le choix de la préférence Front national. Donnant des scores à Le Pen dépassant 40% dans plusieurs départements ravagés par la crise. Aucun autre pays (à l'exception du Danemark, et encore) ne succombe ainsi aux pulsions extrémistes. La Grèce, l'Espagne veulent donner une chance aux partis de la gauche radicale, laminée en France. L'Italie choisit Matteo Renzi, preuve qu'un réformisme de gauche est possible. Le paysage politique français apparaît dévasté entre un socialisme de gouvernement déprécié et une opposition de droite discréditée. Libération, depuis les débuts de Le Pen (Jean-Marie) en politique, a fait de la lutte contre le FN l'une de ses urgences et obligations. Libération ne peut accepter cette défaite et ce défaitisme. La victoire des Le Pen est aussi l'échec d'un pays et de ses clercs. Aujourd'hui, nous demandons à des acteurs de la société française, politiques ou non, de réfléchir à une réponse encore introuvée à l'ascension du FN, une réponse populaire au populisme. L'excommunication, la diabolisation, le dédain envers les électeurs frontistes ont échoué.
Aux partis politiques, aux journalistes, aux e