Et si l'affaire Bygmalion, devenue aujourd'hui l'affaire de Jean-François Copé et de l'UMP, était avant tout un nouveau boulet accroché au pied de Nicolas Sarkozy ? Si les propos de Me Patrick Maisonneuve, l'avocat de la société d'événementiel, qui a déclaré lundi soir que les conventions bidon facturées par son client servaient en fait à déguiser des frais de la présidentielle de 2012, sont avérés, ce sont les comptes de la campagne de Sarkozy dans leur totalité qui seront entachés d'irrégularité.
Pour mémoire, ils ont déjà été retoqués par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, chargée de les contrôler (lire l'interview de son président page 9). La facture totale avait été revue à la hausse, et 1,6 million d'euros non déclarés avaient été réintégrés. Le plafond autorisé, qui se situe à un peu plus de 22,5 millions d'euros pour un candidat qualifié pour le second tour, a donc été crevé, contraignant l'UMP à lancer un «Sarkothon» auprès des militants et sympathisants pour leur demander d'aider leur parti ruiné… 11 millions d'euros avaient alors été récoltés dans une grande opération de communication sarkolâtre.
Enveloppe. Avec l'affaire Bygmalion, les montants remis en cause ont changé de dimension - multipliés par 10- et les généreux donateurs du Sarkothon ont dû sursauter. D'après les factures que Libération a pu consulter, ce sont bien près de 13 millions d'euros (et