Spectacle sidérant: l’explosion en vol d’une ambition pathologique. Jean-François Copé a toujours considéré qu’il était au-dessus du lot. Tellement au-dessus que cela devait le conduire, tôt ou tard, à devenir président de la République. Cette conviction, il se l’est forgée dès l’enfance. Fils aîné, chéri par ses parents, le futur énarque a grandi dans les beaux quartiers de la capitale, non loin de l’Elysée.
Avec une assurance hors du commun, il a balayé tous les obstacles à son ascension. Chroniqueur de sa propre légende, il se décrit comme un surdoué pressé, entouré de jaloux qui veulent le ralentir : «On ne m'a jamais rien donné. En politique, il faut savoir mettre le pied dans la porte.» A l'entendre, la forte antipathie qu'il suscite - et que mesurent les sondages - ne s'expliquerait pas autrement : il faut freiner Copé. Les Français le détestent ? «Non, les Français me testent», répondait-il à Libération à l'automne 2012. Cette impopularité chronique, il n'est pas loin d'en faire la marque paradoxale de son destin présidentiel. Chirac et Sarkozy n'ont-ils pas dû subir, avant lui, ce désagrément. Comme ses aînés, Copé se doit de prendre le contrôle du parti. Plus que toute autre fonction élective ou ministérielle, il y voit un passage obligé vers le pouvoir suprême.
«Coproduction». Puisque tout lui est promis, il ne s'interdit rien. Ministre de Jacques Chirac, il se fait photographier en août 2003 dans la p