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Libération
TRIBUNE

Les impasses d’un couple obscène

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Le cycle politico-médiatique qui s’achève a été dominé par le tandem politique-médias classiques. La crise actuelle est la sienne.
. (Illustration Stefano Rossetto)
publié le 28 mai 2014 à 18h06
(mis à jour le 30 mai 2014 à 11h10)

Contrairement à ce que suggèrent bien des commentaires ou la titraille des journaux, ce n'est pas «le triomphe du Front national [qui] dévaste le paysage politique français» (le  Monde daté du 27 mai), c'est la déstructuration de ce paysage qui rend le mieux compte du succès du FN. Nous vivons le déclin, peut-être historique, d'une formule qui a vécu une bonne quarantaine d'années, et a assuré la sortie des Trente Glorieuses bien plus que l'entrée dans une ère nouvelle. Cette formule désormais à bout de souffle reposait non pas sur un seul type d'acteur, les partis, avec leurs élus, leurs responsables, les institutions où ils siègent, les militants, les sympathisants, les intellectuels organiques, mais sur deux : comment ignorer ici les médias classiques, avec leurs journalistes, leurs rédactions, leurs relations devenues souvent presque incestueuses avec la classe politique ?

Le cycle politico-médiatique qui s’achève a été dominé par ce tandem, la crise actuelle est la sienne. Ce cycle a été inauguré au début des années 70, quand se met en place un paysage politique structuré autour de deux forces.

A gauche, le Parti socialiste, à partir du Congrès d’Epinay (1971) entame la longue marche qui aboutira au succès de François Mitterrand à la présidentielle de 1981, en même temps que s’ébauche la décomposition du Parti communiste. Aujourd’hui, il ne suffit pas d’évoquer la personnalité ou le style de François Hollande, ni même les carences ou les difficu