La lumière peut-elle jaillir du noir ? La peinture de Pierre Soulages a servi de métaphore, certes un peu facile mais finalement bien pratique, pour résumer l’espoir politique de François Hollande. Ce vendredi matin à Rodez, à l’occasion de l’inauguration par le chef de l’Etat du musée de l’immense peintre français, chaque mot, chaque phrase avait donc un double sens : picturale et politique.
La visite était prévue de longue date, mais les hasards font parfois bien les choses. «Nous faisons ce que nous pouvons, nous créons chacun à sa façon : l'artiste, l'entrepreneur, l'ouvrier l'acteur politique… chacun crée et puis de ce noir là se dégage une lumière, c'est celle de l'espérance, c'est celle que nous devons porter, pour la France», a déclaré Hollande, en guise d'exorcisme. Tout le monde a en tête le résultat des européennes, un Président à 18% de popularité que seulement 3% des Français, selon un sondage du Figaro, souhaitent voir se représenter en 2017 (lire ci-contre).
Même à l’intérieur de ce splendide musée, à l’abri du monde, il n’y a guère de lumière à attendre ou à espérer. Dehors, la colère fait, elle, du bruit. A quelques centaines de mètres, une petite centaine de manifestants (principalement des agriculteurs et des intermittents du spectacle) soufflent dans des cornes de taureau et secouent des clochettes de vache, pour dire tout le mal qu’ils pensent de la politique du gouvernement.
Stries. La visite