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Libération
Récit

Bygmalion : Nicolas Sarkozy se voit en président de... l’UMP

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La chute de Copé et la montée de Juppé mettent à mal la stratégie de l’homme au-dessus de la mêlée adoptée par l’ancien chef de l’Etat.
Nicolas Sarkozy et Alain Juppé en janvier 2012. (Photo Reuters)
publié le 1er juin 2014 à 19h56

La bombe Bygmalion secoue les sarkozystes. Ils ont quelques raisons d’être inquiets : si l’enquête des policiers de l’office anticorruption démontre que les «faux-facturiers» ont agi sur ordre de l’UMP afin de cacher un colossal dépassement de ses dépenses de campagne, l’ancien chef de l’Etat devra forcément rendre des comptes. Et donc descendre du piédestal où il se tient depuis deux ans, dans l’avantageuse posture du recours. L’inquiétude est telle qu’il envisage sérieusement de précipiter son retour. En chef de parti. Exactement ce qu’il ne voulait pas. N’a-t-il pas assuré devant ses innombrables visiteurs qu’il avait épuisé les charmes de la politique politicienne ?

«Fine juriste». Le scandale Bygmalion change radicalement la donne. S'il ne réagit pas tout de suite, Sarkozy prend le risque d'être distancé par Alain Juppé. Les derniers sondages placent le maire de Bordeaux très largement en tête des candidats préférés des Français pour 2017. Auprès des seuls sympathisants UMP, il fait désormais presque jeu égal avec Sarkozy. C'est pourquoi l'ancien président doit faire son deuil de ses fantasmes gaulliens. Il se rêvait en homme providentiel appelé à relever la République, voilà qu'il songe à briguer la succession de Jean-François Copé…

Les règles de financement des campagnes électorales ont-elles été délibérément violées ? Les soupçons convergent chaque jour un peu plus dans ce sens, depuis la révélation du système de fausses facture