Il ne s’attendait sans doute pas à cette référence-là. C’est pourtant à M. Hulot qu’il fait penser, veste épaisse, pantalon un peu court, côté lunaire. Pourtant, le député socialiste Dominique Raimbourg n’a rien d’un doux rêveur, encore moins d’un utopiste. Il sera le rapporteur d’une loi polémique, la réforme pénale. Le projet n’est pas révolutionnaire (encourager les sanctions hors de la prison), mais la droite a décidé d’en faire le symbole du laxisme de gauche. Il n’a qu’un vœu : dé-mi-ner.
Il a le profil parfait pour cela. Modeste, poli, drôle et jamais cynique. Côté humour, c'est de Raymond Devos qu'il tient : «Je le dis souvent à ma femme : "Quand l'un de nous mourra, j'en serai profondément affecté".» Bosseur et fin technicien, il est respecté de tous. «Un homme avec qui je pourrais avoir des liens d'amitié, fond Sébastien Huyghe, député UMP pourtant assez roide. A l'Assemblée, on argumentera contre son projet, mais on le lui dira avec tendresse.» Il se laisse appeler «Roudoudou» sans broncher par Jean-Jacques Urvoas, son collègue PS. Dominique Raimbourg a attendu longtemps avant de tweeter : «Peur de dire des couillonnades.» Il boit du Diet Coke, qu'il prononce «diète». Manuel Valls l'a dit un jour : «Tout le monde aime Raimbourg.»
L'homme attendait plutôt à se faire jauger à l'aune d'un autre personnage du cinéma : le corniaud, le grand vadrouilleur, le bossu. Bref, son père : André Raimbourg, dit Bourvil. Sur cet