Les armées ont remporté une bataille contre Bercy, mais la guerre est loin d’être gagnée. Tel est le sentiment qui prévaut au sein de la «communauté de la défense», un groupe informel qui rassemble les parlementaires des commissions de défense, les experts militaires et les industriels de ce secteur stratégique.
Lundi, à l'issue d'un Conseil de défense tenu à l'Elysée, le président de la République a «réaffirmé les engagements financiers de la loi de programmation militaire» (LPM) qui couvre les années 2014-2019. Autrement dit, il n'y aura pas de nouvelles coupes au sein du budget de la Défense, comme le redoutaient le ministre de tutelle, Jean-Yves Le Drian, et les chefs des trois armées (marine, air, terre). Ces derniers avaient agité la menace de leur démission tant leur exaspération est grande devant les plans de réduction qui se succèdent sans discontinuer depuis vingt ans.
Gronde. Alors que, depuis 2008, 45 000 postes ont été supprimés, l'institution militaire va encore en perdre 34 500 au cours des six prochaines années. L a colère gronde dans les casernes, où les infrastructures se détériorent à vue d'œil, où les heures d'entraînement se réduisent d'année en année, tandis que les soldes sont versées de manière chaotique en raison des bugs en série du logiciel Louvois. Face à cette situation, le ministère de la Défense tente de colmater les brèches, avec les moyens du bord, en multipliant les plans d'urgence.
La confirma