Il a eu l’une des plus belles promotions du quinquennat : du gouvernement Ayrault à celui de Valls, Benoît Hamon s’est vu propulser de ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire - renforcé de la Consommation - au rang de numéro 4. Depuis le printemps, voilà l’ancien porte-parole du PS devenu ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui«usine et veille à la bonne mise en place des réformes engagées par Vincent Peillon», dit-il. A commencer par celle des rythmes scolaires, dont la gestion chaotique - et parfois même rigide - par son prédécesseur a suscité nombre de blocages.
Peu après son arrivée rue de Grenelle, Hamon avait choisi de «tend[re] la main aux maires», de parler d'«assouplissement significatif» d'un décret Peillon qu'il jugeait «trop strict». Changement de méthode. «Il y a deux temps dans une réforme, avait-il expliqué. Celui du texte, de l'abstraction, puis celui de la réalité. Ce second temps me revient.» Un temps du compromis aussi pour lequel le profil de Hamon - ancien président des Jeunes Socialistes et rompu aux négociations étudiantes - semble plus adapté que celui de son prédécesseur.
«Il est à poil». «J'ai vu quelques communes de ma circonscription qui se sont servies très positivement de ses assouplissements», remarque la députée du Doubs, Barbara Romagnan. Mais comme elle, beaucoup de ses amis au PS craignent de voir le ministre sombrer