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Libération
TRIBUNE

La carte électorale en avance sur la scène politique

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publié le 4 juin 2014 à 18h46

Le vote pour le Front national (FN) s'étale et se «banalise», a-t-on entendu dire. Certaines analyses ont suggéré que les écarts entre les différentes parties du territoire auraient perdu leur sens, puisque le FN était en tête dans 70 départements. Dans la mesure où le FN a progressé de manière très nette par rapport aux élections à l'échelle nationale, il est vrai qu'il a aussi progressé à peu près partout. Cependant, les différenciations de sa géographie n'ont pas disparu, qu'elles soient régionales (à cet égard, les évolutions récentes ont été confirmées) ou surtout urbaines.

Ainsi, si l’on compare le rapport entre le score du parti de Marine Le Pen dans les villes-centres de la métropole parisienne et des 10 aires urbaines suivantes et sa moyenne nationale en 2012 (présidentielle) et en 2014 (européennes), on ne constate aucun changement notable, avec presque toujours un score beaucoup plus faible dans les grandes villes que dans l’ensemble de la France.

En 2014, comme en 2012, le FN fait presque trois fois moins bien à Paris qu'en France (0,37 de la moyenne nationale). Son score est inférieur à la moitié du score national à Rennes, Nantes, Bordeaux, et il se situe entre la moitié et les trois quarts à Grenoble, Lyon, Strasbourg, Toulouse et Lille. Seuls Marseille et Nice font mieux pour le FN que la moyenne française (rapports de 1,21 et 1,28), mais c'était déjà le cas en 2012 avec un rapport presque identique. Les seuls changements significatifs se font à la bai