Ils s’agglutinent en petites grappes, passent d’un groupe à l’autre, sourire aux lèvres. Trinquent avec une bière ou un verre de rosé. Il plane ce soir-là une atmosphère légère, au Front national de la jeunesse (FNJ), rue Jeanne-d’Arc, à Paris. Quelques jours après le succès du FN aux élections européennes, des jeunes militants du parti de Marine Le Pen se retrouvent juste pour le plaisir. Avec leurs visages lisses et leurs airs polis, ces petits soldats sont la vitrine du marinisme.
Arrivé en tête du scrutin du 25 mai, le FN a fait un bon score chez les jeunes, si l'on en croit deux instituts de sondage, dont l'Ifop qui indique que 29% des électeurs de 18-24 ans ont voté FN. Un chiffre à relativiser, car les trois quarts de cette tranche d'âge se sont abstenus. «Cela revient à dire que 7% des 18-24 ans ont mis un bulletin FN dans l'urne», tempère Jean-Yves Dormagen, professeur de sciences politiques à Montpellier-I. La nuance est de taille, reste que l'idée d'un «carton» du FN chez les jeunes a fait son chemin, au moins dans les médias.
«Charnelles». Ce soir-là, les militants se laissent aller à leur joie. Ils parlent d'un «vote d'espoir», surtout dans leur génération, qui leur donne «confiance». Ils sont plusieurs à deviser sur le scrutin et sur leur parti, «le seul à pro