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Enquête

Affaire Karachi : un coup de rétro qui fait mal

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Procès Sarkozy : l'ancien président face à la justicedossier
Alors que le renvoi du dossier en correctionnelle est attendu la semaine prochaine, le parquet délivre un réquisitoire accablant contre les acteurs des contrats d’armement sous Balladur.
Nicolas Bazire (à droite), alors qu'il était directeur de cabinet d'Edouard Balladur (à gauche), le 20 juillet 1994. (Photo Gerard Fouet. AFP)
publié le 5 juin 2014 à 20h06

«Affairistes, imposteurs, parasites.» Les noms d'oiseaux affleurent tout au long des 130 pages du réquisitoire définitif du parquet dans l'affaire Karachi. Rédigé en mai, il précède l'ordonnance de renvoi en correctionnelle que le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke devrait notifier dans les jours qui viennent. Le procès pourrait enfin se dérouler l'an prochain.

Sous-marins. Ces qualificatifs visent les intermédiaires de différents contrats d'armement signés sous le gouvernement Balladur, leurs «commissions exorbitantes par leurs montants et leurs modalités» - avec éventuellement le soutien logistique de Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget et futur porte-parole de sa campagne présidentielle. Sous la deuxième cohabitation (1993-1995), le dynamisme commercial de l'industrie française d'armement fut à toute épreuve, multipliant les contrats au Pakistan (pour la vente de sous-marins) et surtout en Arabie Saoudite (pour du matériel militaire en tout genre), valorisés en milliards de francs, porte ouverte aux soupçons de financement politique occulte.

Ces propos visent aussi les donneurs d'ordres de l'époque, car «les retraits d'espèces devaient nécessairement profiter à ceux qui avaient autorisé la mise en place des réseaux». Sans toujours le démontrer mécaniquement, le parquet proclame que la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1994-95 aurait été financée par les «rétrocommissions» des mar