Personne ne savait rien. Sauf Jérôme Lavrilleux. Depuis l’explosion de l’affaire Bygmalion, et la démission de Jean-François Copé de la tête de l’UMP, tous les cadres et responsables de l’UMP jurent avoir tout ignoré du système de fausses factures payées par leur parti après la campagne 2012 à la société Bygmalion pour près de 13 millions d’euros. Sauf que certains ont laissé leur trace.
D’après nos informations, le nom de l’actuel directeur général de l’UMP Eric Cesari, suivi de sa signature, est le seul à apparaître sur les devis envoyés par la société Event & Cie, filiale de Bygmalion, à l’UMP. Ces devis portent sur une cinquantaine de conventions bidons pour un montant de près de 13 millions d’euros. Proche de Sarkozy, souvent surnommé avec une pointe d’agacement «l’œil de Moscou» dans les coulisses de l’UMP, Eric Cesari signait les engagements de dépenses transmis au trésorier au moment de la campagne présidentielle de 2012. Son maintien au sein de l’UMP est l’un des enjeux du bureau politique crucial qui doit se tenir mardi soir.
«Rendre service»
Si la participation active d’Eric Cesari au système de fausse facturation devrait être démontrée, cela affaiblirait considérablement la défense des sarkozystes qui nient en bloc l’explosion des dépenses de campagne en 2012, et la mise en place d’une fausse facturation pour les masquer. Nommé par Sarkozy en 2008 directeur général de l’UMP, Cesari est l’homme de confiance de l’ancien chef de l’Etat.
Interrogé par Libération, Eric Cesari in