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Libération

La guerre de mouvement de Nicolas Sarkozy

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publié le 11 juin 2014 à 18h06

L’affaire Bygmalion et l’exfiltration sans gloire de Jean-François Copé de la présidence de l’UMP ont eu un effet immédiat : à droite, on est passé sur le champ de la guerre de tranchée à la guerre de mouvement.

En mai, avant le vote aux élections européennes, on s’observait, on mesurait les forces, on tentait de pénétrer les desseins des rivaux, on attendait. François Fillon et Alain Juppé s’entre-dévisageaient. Jean-François Copé pagayait en vain à contre-courant. Xavier Bertrand et Bruno Le Maire s’échauffaient, Laurent Wauquiez provoquait, François Baroin réfléchissait et tout le monde regardait à la dérobée en direction d’un Nicolas Sarkozy énigmatique.

En juin, Marine Le Pen ayant réussi sa percée et l’UMP étant entrée en crise convulsive, changement total de décor : Nicolas Sarkozy va se lancer à la conquête de la présidence de l’UMP, c’est-à-dire qu’il cherchera à préempter l’investiture à la candidature présidentielle de 2017. Nicolas Sarkozy est de retour, tout devient différent au sein de l’opposition.

Ce n’était pas la stratégie que souhaitait mettre en œuvre l’ex-président de la République. Il aurait préféré, il avait prévu d’attendre 2015 et les élections régionales, d’apparaître alors en homme providentiel fédérateur de la droite, au-dessus des partis. L’énorme scandale que constitue l’affaire Bygmalion, la mise à l’écart urgente de Jean-François Copé en décident autrement. Dans la pure tradition bonapartiste, Nicolas Sarkozy change instantanément de stratégie, s