On est toujours l'infréquentable d'un autre. Surtout dans une mouvance hétérogène comme l'extrême droite d'aujourd'hui. Dans la dernière ligne droite pour constituer un groupe au Parlement européen, Marine Le Pen en fait les frais. D'une part, elle refuse de collaborer avec les plus radicaux : les néonazis grecs d'Aube dorée ou les antisémites revendiqués du Jobbik hongrois. D'autre part, le FN fait lui-même figure de repoussoir pour d'autres formations comme l'Ukip britannique, qui lui reproche son passé, voire son «ADN» antisémite.
La dernière sortie de Jean-Marie Le Pen sur la «fournée» qu'il faudrait réserver aux opposants du FN, dont le chanteur Patrick Bruel, vient évidemment compliquer un jeu déjà tendu. Mercredi, sur les réseaux sociaux, certains donnaient le deal bouclé… «Attention aux rumeurs et spéculations au sujet de notre groupe politique au Parlement EU, nous communiquerons le moment venu», a balayé d'un tweet le conseiller de Marine Le Pen pour les affaires européennes.
Tour de table. Jusqu'à la date butoir du 24 juin, les tractations seront délicates. Il faut, pour constituer un groupe, rassembler au moins 25 députés de 7 pays différents. L'enjeu est important : pas tant pour pratiquer une «minorité de blocage», comme le promettait le FN, que pour obtenir des moyens matériels et financiers. Avoir un groupe permettrait aux europhobes de s'exprimer en séance plénière et d'accéder à la prés