Si la gauche n’est pas en danger de mort comme l’a affirmé Manuel Valls, la majorité est face à son destin. Tout d’abord, les quelques dizaines de députés socialistes qui depuis deux mois ont choisi de s’unir pour s’opposer à la politique économique du Premier ministre, vont devoir prendre leurs responsabilités. Et dire si oui ou non ils sont prêts à faire sécession. Car au-delà de leur volonté légitime d’infléchir la ligne gouvernementale, ce groupe dont on peine à voir la cohérence et la cohésion met aujourd’hui en péril la majorité tout entière. Face à cette réalité, Manuel Valls est convaincu que les frondeurs ne s’abandonneront pas au chaos. Mais le Premier ministre ne peut pas se contenter d’un coup de menton pour renvoyer les contestataires dans leurs circonscriptions. Si sa marge de manœuvre est nulle, si ses possibilités d’amender le collectif budgétaire sont dérisoires, il doit savoir écouter des parlementaires qui plutôt que de jouer les godillots, sont en train de renouer les liens distendus ou brisés avec les écologistes et les communistes. Et c’est peut-être là le pari essentiel qui est lancé à Manuel Valls : comment calmer les ardeurs belliqueuses de députés qui pourraient bien, à moyen terme, servir de passerelle pour une majorité plus large ? Comme au temps de François Mitterrand et Michel Rocard, les deux gauches qui s’affrontent aujourd’hui dans la majorité doivent apprendre à cohabiter. En espérant ensemble que le cap fixé par l’exécutif donnera au plus t
Dans la même rubrique