Que faire d'une fronde en politique ? La dramatiser ou la banaliser ? Lui donner du crédit ou la mépriser? Face à la contestation déterminée d'une (petite) partie de la majorité vis-à-vis de sa politique de l'offre, François Hollande hésite entre les deux postures. Il laisse son Premier ministre déclarer samedi matin, devant le parlement du PS : «Oui, la gauche peut mourir […]. Et je n'ai qu'une certitude : prendre un autre chemin nous conduirait à l'échec.» Mais il peut aussi afficher une totale décontraction vis-à-vis de ses interlocuteurs quand on lui demande s'il ne craint pas l'émergence d'une alternative à gauche : «Non, les critiques sont minoritaires, a-t-il récemment répondu en petit comité. Chacun doit être mis devant ses responsabilités. La règle de la majorité doit s'appliquer.»Quasiment dans la même phrase, le chef de l'Etat peut pourtant basculer à son tour dans une dramatisation des enjeux. «Ce qui se passe là est un moment important. La question c'est : est-ce qu'on avance ? Est-ce qu'on peut réformer ou pas ?» Et de lister au moins trois textes «lourds» à venir : la réforme territoriale, la loi sur la transition énergétique et les mesures de financement du «pacte de responsabilité».
Procès. Un de ses collaborateurs, pourtant peu friand de métaphore guerrière, prolonge : «Nous sommes tous dans une guerre de mouvement. L'UMP a la sienne, nous, nous avons la nôtre.» Au sommet de l