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Quand les riverains s'en prennent aux Roms

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Depuis deux ans, les tensions se multiplient, qui débouchent parfois sur des violences.
Les riverains ont brûlé les restes d'un campement rom évacué sous la pression, en septembre 2012 à Marseille. (Photo Anne-Christine Poujoulat. AFP)
par Juliette Jabkhiro
publié le 17 juin 2014 à 15h17
(mis à jour le 17 juin 2014 à 15h32)

Le lynchage d'un jeune Rom vendredi à Pierrefitte (Seine-Saint-Denis) n'est pas un cas isolé. Depuis plusieurs mois, la cohabitation avec les populations roms est source de grandes tensions, et parfois d'agressions de la part des riverains.

8 juin 2014, Hellemmes-Lille

La Voix du Nord rapporte qu'une agression a eu lieu au village des Roms de Hellemmes, dont la construction a déjà causé de vives tensions (blocage à l'automne 2012, et incendie du chantier à l'hiver 2013). Cette fois, ce sont deux cocktails molotov qui sont jetés depuis une voiture, après que les occupants ont proféré des menaces à l'encontre des villageois. Pas de blessés, mais beaucoup de frayeur : un des cocktails, qui n'explose pas, tombe à moins d'un mètre d'une caravane où dorment des enfants. Ces agressions sont régulières d'après les villageois roms («toutes les trois semaines»), notamment des jets de briques.

22 janvier 2014, Marseille

Au centre de Médecins du monde de Marseille, Elena, une jeune femme rom, se présente. Elle est blessée derrière l'oreille après qu'un homme lui a tiré dans la tête quelques jours plus tôt. Cette agression n'est pas la première : un an auparavant, sa fam